“La liberté n’est pas un mot, c’est une action” Nichole témoigne de son voyage en Ukraine

Nichole, qui s’ occupe de la branche française de European Action for Ukraine est partie deux semaines en Ukraine avec quelques membres de l’association pour apporter du matériel et rencontrer les ukrainiens qui se battent pour défendre leur territoire. Elle a accepté de répondre à mes questions pour avoir son point de vue et ses impressions à l’issue de ce voyage.

« Bonjour Nichole. J’espère que tu as pu te reposer après ce long voyage très chargé en choses à faire ? »

Merci, oui, j’ai eu un peu de temps pour récupérer, même si je me suis vite replongée dans le travail. Mon engagement en faveur de l’Ukraine ne s’arrête jamais : la guerre ne fait pas de pause, les soldats ne se reposent jamais, et je ne pense donc pas que je devrais le faire non plus.

« Qu’est-ce qui t’a le plus touchée en Ukraine ? »

Ce qui m’a le plus touchée en Ukraine, ce sont les gens. Absolument les gens. Ils sont d’une inspiration extraordinaire. J’ai eu la chance de passer beaucoup de temps en tête-à-tête avec certaines personnes, et leur force morale, leur dignité et leur détermination absolue dans cette période terriblement difficile m’ont profondément marquée. Il y a quelque chose de vraiment unique chez les Ukrainiens. Je ne pense pas que les habitants de tous les pays feraient preuve d’une telle résilience. Toutes les personnes avec lesquelles j’ai passé du temps étaient incroyablement fortes, gracieuses et bienveillantes.

À vrai dire, je me sentais presque coupable de leur parler, tant ils étaient reconnaissants. Ils nous remerciaient de notre présence en Ukraine, alors que, pour moi, c’est notre devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le peuple ukrainien dans ce combat. Ce n’est pas seulement leur guerre — c’est celle de tous les êtres humains épris de liberté sur cette terre.

Les Ukrainiens portent sur leurs épaules tout le poids d’une force maléfique qui les attaque sauvagement, tandis que nous, en Occident, restons trop souvent les bras croisés, sans en faire assez pour mettre fin à ces attaques barbares contre la population. Et malgré tout, le peuple ukrainien nous remercie d’être là pour l’aider. Les larmes aux yeux, je ne pouvais que leur répondre :  «  Non… merci à vous. Vous êtes les défenseurs du monde libre. »

« As tu croisé des français là bas ? »

Oui, j’ai rencontré plusieurs Français tout aussi déterminés que moi à aider le peuple ukrainien à conquérir sa liberté et sa victoire dans cette guerre d’agression. Nous avons longuement échangé sur la nécessité d’une intervention plus résolue de l’Occident — en particulier de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Allemagne et des institutions européennes.

Beaucoup de Français se sont montrés très intéressés par notre organisation, European Action for Ukraine, et j’ai bien l’intention de reprendre contact avec eux prochainement. Je n’en ai simplement pas encore eu le temps, car, comme je l’ai mentionné, j’ai pris un court moment pour me reposer… avant de me replonger presque aussitôt dans le travail. Pas de répit pour les braves !

« La liberté est justement le premier mot de notre devise nationale : liberté, égalité, fraternité. Comment penses-tu que nous, Français, pouvons défendre cette liberté aujourd’hui face à la menace de déstabilisation que fait peser la Russie sur notre pays et sur l’Europe ? »

Tout d’abord, le citoyen français moyen doit accepter une vérité fondamentale : la liberté, dans notre devise nationale, n’est pas qu’un mot. C’est une action.

Nous ne pouvons pas préserver les sociétés que nous chérissons sans incarner concrètement les valeurs que nous proclamons. La liberté ne se défend pas par les paroles, mais par les actes.

Si les citoyens français veulent véritablement défendre la liberté face aux tentatives de déstabilisation de la Russie, ils doivent soutenir l’Ukraine.

Aujourd’hui, c’est l’Ukraine qui se bat pour la liberté de chacun d’entre nous. Refuser de la soutenir, c’est renoncer à défendre ce que nous prétendons représenter.

Jamais un conflit n’a été aussi clair moralement. L’agression russe est indéniable, et l’Ukraine ne fait que protéger son peuple et son territoire. C’est un moment de vérité : être du côté de la liberté ou du côté de l’indifférence.

Citoyens, engagez-vous !

Soutenez l’Ukraine — que ce soit en rejoignant une organisation telle que European Action for Ukraine ou Defense Tech for Ukraine, en faisant un don, ou en aidant les familles de réfugiés. Chaque geste compte.

C’est le combat le plus évident pour la liberté que notre génération ait connu — sans doute le plus crucial depuis près de quatre-vingts ans.

« Merci beaucoup pour ces paroles très justes. Pour conclure cet interview sur une note un peu plus légère, je sais que tu as passé quelques semaines en Ukraine. As-tu eu la chance de tester leur gastronomie locale ? Qu’est-ce que tu as préféré ? »

Ahhh, la gastronomie ukrainienne ! Quelle merveille. Il serait difficile de choisir un seul plat, mais je dirais que mes préférés ont été les varenyky au bœuf et au porc que j’ai savourés dans un petit bar où je m’étais arrêtée pour boire une bière — une pivo — avec des amis. Ils étaient tellement délicieux que je ne pouvais plus m’arrêter d’en manger ; je crois même en avoir mangé plus que mes deux amis réunis !

Au fil du voyage, nous avons bien sûr goûté à d’autres spécialités emblématiques, notamment le célèbre bortsch, dont la recette varie subtilement d’un restaurant à l’autre. La cuisine géorgienne occupe également une place importante dans l’alimentation ukrainienne, et nous avons donc visité plusieurs restaurants géorgiens. L’un de mes plats préférés a été les khinkali, que je découvrais pour la première fois. J’ai appris à les manger « correctement », et ceux aux champignons étaient de loin mes favoris.

J’ai également eu le plaisir de déguster un authentique poulet à la Kyiv, à Kyiv même. La culture culinaire ukrainienne est tout simplement remarquable — et même la guerre n’a en rien entamé l’excellence ni la créativité de cette cuisine pleine de cœur et de caractère.